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REMARQUES.

que le canon de l’identité qui avait gouverné la logique depuis Aristote jusqu’à lui, se trouvait en défaut, puisqu’il admettait les antinomies, il lui substitua une nouvelle règle destinée, selon lui, à résoudre ces antinomies apparentes. C’est ainsi qu’à la logique ancienne et bien connue qu’on pourrait appeler la logique de l’identité et qui a pour axiome qu’une chose qui est ne saurait être le contraire de ce qu’elle est, il opposa sa propre logique selon laquelle tout ce qui est est aussi le contraire de ce qu’il est. Par ce moyen, il avance à priori ; il pose une thèse d’où il tire une nouvelle synthèse, non pas directement, comme on croyait pouvoir le faire avant lui, mais indirectement, par l’intermédiaire de l’antithèse.

Thèse, antithèse, synthèse, voilà donc la marche du développement de sa philosophie. Il croyait que les vîntes nouvelles qu’il découvrait et qui s’offraient à lui sous cette forme de trilogie, lui arrivaient réellement par cette méthode. Mais de même que l’on se trompait avant lui, en croyant que l’on pouvait passer d’une thèse à une autre par la seule règle de l’identité, ce que Kant trouvait impossible et ce qui le poussait à se demander comment on pouvait faire des jugements synthétiques, Hégel se trompait aussi en croyant que sa règle antithétique suffisait seule à embrasser et à comprendre les variétés infinies dans lesquelles le monde et le moi se développent.

Sa logique est une exception à la règle qui dit que tout le monde est content de son esprit. L’ancienne logique était toujours satisfaite de son esprit et de ses ré-