Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/28

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Mais le Général et le Particulier ne sauraient être unis l’un à l’autre uniquement dans le moi. Il faut bien que ce double caractère se trouve aussi dans les choses, puisque, comme l’avoue Kant, les choses individuelles n’ont accès dans notre esprit que parce qu’elles sont des généralités, ou parce que le Général fait partie constitutive de leur Individualité. Cette coexistence du Général, du Particulier et de l’Individuel, est précisément ce qui constitue le moi, comme tout ce qui subsiste dans le monde ; et les idées ou notions des choses ne sont autres que le moi prenant possession des choses individuelles en leur restituant leur généralité, qui n’existe pas seulement en lui, mais aussi en elles. La simple appréhension d’une chose par les sens, qui est le commencement ou le premier degré de la perception, laisse pour ainsi dire cette chose hors du moi. Mais aussitôt que cette perception devient une idée, le moi s’est en quelque sorte introduit dans la chose et a pénétré jusqu’à sa généralité.

Ces remarques faites dans le sens de la philosophie de Kant, me donnent, ce me semble, le droit de dire que le moi, comme toutes les choses qui existent, sont des Généralités, ou plutôt que l’idée se rencontre aussi bien dans les choses que dans le moi sous ces trois formes essentielles : le Général, le Particulier et l’Individuel.