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LOGIQUE SUBJECTIVE.

Ne voyons-nous pas, dans l’ordre de la nature, que les notions supérieures sont en effet plus riches ou plus complètes que les autres ? L’idée plante, par exemple, pour commencer par celle-là qui passe pour très-simple, se retrouve tout entière, mais à un degré plus élevé, dans la notion d’animal, qui se retrouve à son tour, et à un degré plus élevé encore, dans la forme du corps humain, qui est la plus riche de celles où la nature peut s’élever, et qui contient toutes les autres parce qu’elles sont moins riches qu’elle, et d’autant moins riches qu’elles lui sont plus inférieures. Après celle-là, nous voyons apparaître une nouvelle notion, celle de l’intelligence humaine, qui se développe ou s’élève à son tour de plus en plus, pour nous offrir la manifestation complète de l’idée. Et cette vérité, que les notions inférieures ne contiennent pas plus de réalité que les mitions supérieures dans lesquelles elles sont elles-mêmes contenues, cette vérité, déjà bien manifeste dans l’ordre de la nature, va nous apparaître sous un jour plus éclatant dans la sphère des choses intellectuelles qui comprend l’Éthique et les autres sciences morales. Cet ordre de choses est, par lui-même, tellement supérieur à celui de la nature, que la beauté de l’univers, la splendeur des cieux, les lois immuables qui dirigent les planètes et leurs satellites ne sont rien et ne don-