Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/37

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stituée de façon qu’elle fasse tourner la roue, et la roue sera, à son tour, constituée de façon à pouvoir être mue par la main.

Maintenant si nous considérons ce rapport qui est ici le mouvement où la main et la roue se trouvent combinées, et que nous le supposions nécessaire et absolu, nous verrons : 1° que les termes du rapport sont d’abord en eux-mêmes, et puis dans leur rapport, mais que par cela même qu’ils sont faits pour ce rapport, ils ne sont pas hors du rapport ; 2° qu’ils sont autres en eux-mêmes et autres dans leur rapport ; et enfin 3° que le rapport, tout en ne pouvant être sans eux, est autre chose qu’eux, et que c’est parce qu’il est autre chose qu’eux qu’il fait leur unité concrète et absolue.

Ce qui empêche de bien saisir la vraie nature d’un rapport, ce sont surtout les habitudes intellectuelles engendrées par l’ancienne logique, et par l’enseignement mathématique. Ainsi, si l’on se représente l’unité et l’identité à la manière de l’ancienne logique, qui ne conçoit que l’identité abstraite et vide, on ne saisira pas la nature du rapport qui est une identité concrète, une identité qui contient et concilie la différence[1] (1). Ou bien, si l’on se représente, ainsi que l’enseignent les mathématiques, a comme = a’+a’’+a’’’ etc., ou une force, ou une ligne comme la résultante de deux forces ou de deux lignes, on sera amené à n’accorder une réalité qu’aux éléments composants de a ou de la résultante, et a ou la résultante ne seront que de simples abstractions, comme on dit, ou

  1. Voy. Logique, § 112 et suivants, et Introduction à la Logique, chap. XI, p. 92.