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INTRODUCTION.

pas immédiatement parfaites dans leur espèce comme les productions de la nature. Les arts ont un commencement, un accroissement, une perfection et une fin ; ils croissent, fleurissent et dégénèrent.

Ces caractères généraux dont nous exposerons ici le développement, parce qu’ils se reproduisent dans tous les arts, sont ce qu’on a coutume de désigner sous les noms de Styles sévère, idéal et gracieux. Ce sont les différents styles de l’art. Ils s’appliquent principalement, 1o soit au mode général de conception et de représentation ; 2o soit à la forme extérieure comme manquant de liberté, libre, ou surchargée de détails ; et en général à tous les côtés où la détermination de l’idée perce dans la manifestation extérieure ; 3o soit à l’exécution technique et à la manière dont les matériaux de l’art sont employés.

C’est un préjugé ordinaire de s’imaginer que l’art a commencé par le simple et le naturel. On peut l’accorder, il est vrai, dans un certain sens. Sans doute, comparés au véritable idéal, l’inculte et le grossier sont plus naturels et plus simples. Mais autre chose est le naturel, le vivant, le simple, comme représentant la beauté dans l’art. Ces commencements, qui sont simples et naturels dans le sens de la grossièreté, n’appartiennent nullement à l’art et à la beauté. C’est ainsi, par exemple, que les enfants font des figures