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introduction.

Les motifs sont simples, les passions peu nombreuses ; et, par conséquent aussi, il ne se manifeste pas une grande variété dans les détails, les formes, les mouvements.

Vient, en second lieu, le style idéal, le style pur, le beau style, qui tient le milieu entre l’expression simple et la tendance tout-à-fait prononcée au gracieux. Nous pouvons désigner, comme le caractère de ce style, la plus haute vitalité combinée avec une grandeur calme et belle, en un mot, telle que nous l’admirons dans les œuvres de Phidias ou dans Homère. Ici, la vie est répandue sur tous les points, dans toutes les formes, les manières, les mouvements et les membres. Rien d’insignifiant, rien qui ne soit expressif. De quelque côté que l’ouvrage d’art soit considéré, tout en lui est actif et animé, tout en lui trahit le battement du pouls, le mouvement de la vie libre. En même temps, cette vitalité manifeste essentiellement un tout unique ; elle est l’expression d’une même idée, d’une seule individualité, d’une seule action.

Dans une pareille vitalité naturelle et vraie nous trouvons également le souffle de la grace répandu sur l’ouvrage entier. Cette grace naît du désir de plaire à l’auditeur ou au spectateur, tandis que le style sévère la dédaigne. Cependant, la grace, Charis, ne se montre ici que comme une sorte de remerciement ou une simple complaisance. Aussi, elle reste dans le style idéal, entièrement libre du désir de plaire. Nous