Dans un palais de cristal sous-marin
Ce coup magique a transporté son âme ;
Mille bijoux semant ce vaste écrin
Ont ébloui ses regards de leur flamme ;
Et la Nize en ses bras tient son cher fiancé,
Et les filles de l’onde, en accord cadencé,
Entonnent leur épithalame.
—
De la cithare, à leurs voix confondu.
Le chant résonne, et la danse s’apprête ;
Le chevalier, de bonheur éperdu,
Étreint plus fort sa charmante conquête ;
Mais soudain tout s’éclipse et le charme est détruit :
Notre bon chevalier se retrouve sans bruit,
Tout seul, en son coin de poète !
I
Au mois de mai, quand la lumière
Voyait tous les bourgeons s’ouvrir,
L’amour, en sa douceur première,
Dans mon cœur s’est mis à fleurir.
—
Au mois de mai, sous la ramée,
Tous les oiseaux chantaient en chœur
Quand j’ai dit à la bien-aimée
Le tendre secret de mon cœur.
II
De mes larmes s’épanouissent
Des fleurs en bouquets radieux,
Et de tous mes soupirs surgissent
Des rossignols mélodieux.
—
D’amour que ton cœur se pénètre,
Les fleurs à tes pieds tomberont,
Et, jour et nuit, à ta fenêtre,
Mes doux rossignols chanteront.
III
Autrefois lis et rose, et colombe et soleil,
Je les ai tous aimés d’un amour sans pareil.
À présent de mon cœur qui changea de tendresse,
Ma mignonne si douce est l’unique maîtresse ;
Elle même est pour moi source pure d’amour,
La colombe et la rose, et le lis et le jour.
IV
À tes yeux si beaux quand mes yeux s’unissent,
Tous mes chagrins s’évanouissent ;
D’un baiser ta bouche, au rire enchanté,
Me rend la joie et la santé.
—
Sur mon cœur brûlant quand mon bras te presse,
Du paradis je sens l’ivresse ;
Mais quand tu me dis ; je t’aime ardemment,
— Je pleure, hélas ! amèrement.
V
Dans un rêve j’ai vu rayonner ton visage ;
Tous les anges du Ciel l’admiraient au passage ;
Et cependant, sous sa pâleur.
Vaguement se devine on ne sait quel malheur.
—