Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
DE L’HOMME,

qu’elles n’ont jamais rendu les hommes meilleurs. Leur bonté est l’œuvre des lois(5). Ce sont les chaussées qui contiennent les torrents ; c’est la digue du supplice et du mépris qui contient le vice. La religion détermine notre croyance, et les lois nos mœurs et nos vertus.

Quel signe distingue le chrétien du juif, du guebre, du musulman ? Est-ce une équité, un courage, une humanité, une bienfaisance particuliere à l’un, et non connue des autres ? On les reconnoît à leurs diverses professions de foi. Qu’on ne confonde donc jamais l’homme honnête avec l’orthodoxe(6). En chaque pays, l’orthodoxe est celui qui croit tel ou tel dogme ; et, dans tout l’univers, le vertueux est celui qui fait telle ou telle action humaine et conforme à l’intérêt général. Or, si ce sont les lois qui