Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/101

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Pourquoi le prêtre qui lui prêche tant le précepte le persuade-t-il si peu par son exemple ? Le peuple doit-il mieux valoir que ses guides ? Peut-on lui faire un crime de ne pas raisonner aussi mal qu’eux, quand ils démentent par leur conduite la vérité d’une religion qu’annoncent leurs discours ? Le bon sens du peuple lui dit assez qu’on ne persuade bien que ce dont on est convaincu soi-même. Et, sans trop d’examen, il imagine que la vraie conviction est moins dans l’éloquence des paroles que dans celle des actions. N’a-t-on pas raison de se défier des poltrons qui vantent la bravoure ?

Il est insolent. — Pourquoi cherche-t-on à l’humilier, à le mépriser et à l’opprimer ? Pourquoi veut-on s’arroger le pouvoir d’être impunément injuste avec lui ? J’aime la noble réponse d’un Anglais grand seigneur