Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/15

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Il faut, avant d’en profiter, que le paysan sache lire ; et pour apprendre à lire il faut qu’il soit plus riche. Il faut même qu’il soit en état de faire des expériences, et d’acheter de nouveaux outils. Le peut-il ? S’il en a les moyens, sa routine et ses préjugés lui permettront-ils ces tentatives ?

Sera-ce donc les propriétaires eux-mêmes qui profiteront de ces observations ? Mais les propriétaires riches et en état de faire des expériences sur leur terrain demeurent tous à Paris, s’occupent d’autres emplois, et peu d’agriculture. S’ils habitent la campagne, c’est pour peu de temps ; c’est plutôt pour pressurer la bourse de leurs fermiers que pour les encourager. Il faut vivre à Paris. On a des enfants à placer, des protecteurs à cultiver. C’est donc la forme du gouvernement qui s’oppose à ce que les