Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/174

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cipe d’aucun gouvernement, quoiqu’elle y soit plus ou moins utile.

Qu’est-ce qu’un bon gouvernement ? Celui dont les lois tendent à assurer la félicité commune, et sont assez justes pour que chacun trouve son intérêt à les observer. Pour cela il ne s’offre que deux moyens ; l’un, d’éclairer assez les hommes pour qu’ils voient clairement que leur intérêt se trouve à obéir aux lois ; le second, d’inspirer de la crainte à ceux qui entreprendroient de les violer. De ces deux moyens le premier ne convient qu’à un bon gouvernement, le second convient à tous, bons et mauvais. Le premier n’a encore été employé nulle part, et j’en sais la raison. Quant à cette espece de fanatisme patriotique qui fut jadis en usage, il ne servit qu’à inspirer des haines nationales, la fureur des conquêtes, et les inquié-