Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le despotique, tout tend, tout conspire spire à l’exclusif ; la faveur est le dieu qu’on invoque. On n’y est rien qu’en s’approchant du maître : on est donc nécessairement mauvais citoyen. Comment y seroit-on homme de bien ?

CL.

L’éducation publique et commune est très favorable à la liberté. Si l’éducation particulière s’introduisit jamais dans une république, je tremblerois pour sa liberté. Les peres sont timides, parce qu’ils ont des enfants ; les enfants n’y apprendroient qu’à être insolents, parce qu’ils seroient toujours entourés de valets, c’est-à-dire d’esclaves passagers et mercenaires. Insolents avec eux, ils seroient lâches avec leurs supérieurs ; c’est une conséquence infaillible.