Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien à la nation qu’il a encore le droit d’enseigner ; enfin c’est un grand mal quand il n’y a dans un corps politique d’énergie pour l’intérêt commun que dans une grande opposition qui s’effraie souvent d’un danger alors qu’il n’est plus temps de le prévenir.

Voilà pourtant ce chef-d’œuvre qu’a fait naître le cours des siecles, et pour lequel les Anglais ont répandu tant de sang. La raison perfectionnée ne nous serviroit-elle pas mieux que le hasard des circonstances n’a pu faire nos voisins ? Quels si grands avantages trouve-t-on dans cette lutte éternelle de pouvoirs qui fatigue le peuple, et n’est qu’une treve mal assurée, garantie par la rivalité des parties, et souvent dangereuse sans les moyens corrupteurs employés par ses ministres pour les réduire à l’impuissance ? Quel étrange gouvernement que celui où,