Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/88

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ver, et sur-tout d’assurer sa paix intérieure, sans quoi une constitution est mauvaise, et devient étrangere au bonheur des citoyens. La vie morale des empires est comme la vie physique des individus. Ce n’est point à la force tonique des remedes qui la soutiennent qu’il faut juger de sa durée, mais au tempérament robuste qui facilite le jeu naturel de ses organes, sans altérer sa constitution.

Qu’est-ce qu’un systême de législation que des intérêts commerciaux font vaciller sans cesse, qui a besoin, pour être soutenu, d’un parti d’opposition qui force chaque jour le ministere à changer de mesures, à modifier ses principes ? Qu’attend-on de cette lutte perpétuelle avec des colonies lointaines toujours prêtes à détacher leurs intérêts de ceux de la métropole, et que l’on ne tient en respect