Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/92

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nécessité d’en profiter. Un grand pouvoir n’est pas loin de sa chûte quand il continue de marcher sans regle et sans mesure au milieu d’un peuple dont la raison s’éclaire et s’étend chaque jour.

J’ai beaucoup loué les Anglais dans mes ouvrages ; je ne cesserai de les louer encore tant que nos gouvernements seront plus mauvais que le leur. Nous leur devons quelques bons écrits, fruit de leur liberté de la presse. N’ont-ils pas dédommagé par-là l’humanité d’une partie des maux qu’ils lui ont faits ? Profitons de leurs idées pour valoir mieux qu’eux ; mais ne transportons pas de leur île dans notre continent une constitution dont les éléments, quand ils seroient les mêmes, auroient des conséquences beaucoup plus fâcheuses pour nous qu’elles n’ont dû l’être pour eux, vu