Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/119

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fisent à eux-mêmes[1]. Accoutumés à chercher, à trouver le bonheur en eux, et d’ailleurs trop éclairés pour goûter encore le plaisir d’être dupes, ils ne peuvent conserver l’heureuse

  1. Il est peu d’hommes dans ce cas : et cette puissance de se suffire à soi-même, dont on fait un attribut de la divinité, et qu’on est forcé de respecter en elle, est toujours mise au rang des vices lorsqu’on la rencontre dans un homme. C’est ainsi qu’on blâme sous un nom ce qu’on admire sous un autre. Combien de fois n’a-t-on pas, sous le nom d’insensibilité, reproché à M. de Fontenelle la puissance qu’il avoit de se suffire à lui-même, c’est-à-dire d’être un des plus sages et des plus heureux des hommes !

    Si les grands de Madagascar font la guerre à tous ceux de leurs voisins dont les troupeaux sont plus nombreux que les leurs ; s’ils répètent toujours ces paroles, Ceux-là sont nos ennemis qui