Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/156

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par conséquent en nous plus de passion pour l’honnêteté.

César n’étoit pas sans doute un des Romains les plus vertueux : cependant, s’il ne put renoncer au titre de bon citoyen qu’en prenant celui de maître du monde, peut-être n’est-on pas en droit de le bannir de la classe des hommes honnêtes. En effet, parmi les hommes vertueux, et réellement dignes de ce titre, combien est-il d’hommes qui, placés dans les mêmes circonstances, refusassent le sceptre du monde, sur-tout s’ils se sentoient, comme César, doués de ces talents supérieurs qui assurent le succès des grandes entreprises ? Moins de talent les rendroit peut-être meilleurs citoyens ; une médiocre vertu, soutenue de plus d’inquiétude sur le succès, suffiroit pour les dégoûter d’un projet si hardi. C’est quelquefois un