Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/186

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choses aux grandes, qu’on se représente l’état de la république des lettres. Si l’on en bannissoit les critiques, ne sent-on pas qu’affranchi de la crainte salutaire de la censure, qui force maintenant un auteur à soigner, à perfectionner ses talents, ce même auteur ne présenteroit plus au public que des ouvrages négligés et imparfaits ? Voilà précisément le cas où se trouvent les visirs. C’est la raison pour laquelle ils ne donnent aucune attention à l’administration des affaires, et ne doivent en général jamais consulter les gens éclairés[1].

  1. Si dans le parlement d’Angleterre on a cité l’autorité du président de Montesquieu, c’est que l’Angleterre est un pays libre. En fait de lois et d’administration, si le czar Pierre prenoit conseil du fameux Leibnitz, c’est qu’un grand homme consulte sans honte un autre grand