Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/193

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Bolingbrooke disoit à ce sujet que, « jeune encore, il s’étoit d’abord

    cordants avec le reste de la législation d’un peuple. Aussi osent-ils rarement dans un ouvrage les exposer aux regards du public.

    L’homme éclairé sent que dans ces gouvernements tout changement est un nouveau malheur, parce qu’on n’y peut suivre aucun plan, parce que l’administration despotique corrompt tout. Il n’est dans ces gouvernements qu’une chose utile à faire, c’est d’en changer insensiblement la forme. Faute de cette vue, le fameux czar Pierre n’a peut-être rien fait pour le bonheur de sa nation. Il devoit cependant prévoir qu’un grand homme succede rarement à un autre grand homme ; que, n’ayant rien changé dans la constitution de l’empire, les Russes, par la forme de leur gouvernement, pourrpient bientôt retomber dans la barbarie dont il avoit commencé à les tirer.