Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/208

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tidas d’apprendre l’art des retraites à des hommes qui jusqu’aujourd’hui ne se sont jamais informés du nombre, mais seulement du lieu où campoient leurs ennemis » ? Une réponse si noble et si haute paroîtroit folle à la plupart des gens. Quels hommes ont assez d’élévation dans l’ame, une connoissance assez profonde de la politique, pour sentir comme Callicratidas de quelle importance il étoit d’entretenir dans les Spartiates l’audacieuse opiniâtreté qui les rendoit invincibles ? Ce héros savoit qu’occupés sans cesse à nourrir en eux le sentiment du courage et de la gloire, trop de prudence pourroit en émousser la finesse, et qu’un peuple n’a point les vertus dont il n’a pas les scrupules.

Les demi-politiques, faute d’embrasser une assez grande étendue de