Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/235

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mais écoute. À cet exemple j’ajouterai celui de Timoléon. Il est accusé de malversation, le peuple est prêt à mettre en pieces ses délateurs ; il en arrête la fureur en disant : « Ô Syracusains, qu’allez-vous faire ? Songez que tout citoyen a le droit de m’accuser : gardez-vous, en cédant à la reconnoissance, de donner atteinte à cette même liberté qu’il m’est si glorieux de vous avoir rendue. »

Si l’histoire grecque et romaine est pleine de ces traits héroïques, et si l’on parcourt presque inutilement toute l’histoire du despotisme pour en trouver de pareils, c’est que dans ces gouvernements l’intérêt particulier n’est jamais lié à l’intérêt public ; c’est qu’en ces pays, entre mille qualités, c’est la bassesse qu’on honore, la médiocrité qu’on récom-