Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/240

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besoin que celui de la gloire. Par-tout où le commerce fleurit on préfere les richesses à la gloire, parce que ces richesses sont l’échange de tous les plaisirs, et que l’acquisition en est plus facile.

Or quelle stérilité de vertus et de talents cette préférence ne doit-elle point occasionner ! La gloire ne pouvant jamais être décernée que par la reconnoissance publique, l’acquisition de la gloire est toujours le prix des services rendus à la patrie ; le desir de la gloire suppose toujours le desir de se rendre utile à sa nation.

Il n’en est pas ainsi du desir des richesses. Elles peuvent être quelquefois le prix de l’agiotage, de la bassesse, de l’espionnage, et souvent du crime ; elles sont rarement le partage des plus spirituels et des plus vertueux. L’amour des richesses ne porte