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cours des rois soient si souvent l’écueil de la sagesse et de la vertu ? Les grands ne devroient-ils pas sentir que tous ceux qui ne les entretiennent que de choses frivoles les trompent[1] ? La vraie maniere de les servir c’est de leur reprocher leurs vices et leurs travers ; de leur

  1. Il fut sans doute un temps où les gens d’esprit n’avoient droit de parler aux princes que pour leur dire des choses vraiment utiles. En conséquence les philosophes de l’Inde ne sortoient qu’une fois l’an de leur retraite ; c’étoit pour se rendre au palais du roi. Là chacun déclaroit à haute voix, et ses réflexions politiques sur l’administration, et les changements ou les modifications qu’on devoit apporter dans les lois. Ceux dont les réflexions étoient trois fois de suite jugées fausses ou peu importantes perdroient le droit de parler. Histoire critique de la philosophie, tome II.