Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/265

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Toutes les nations liguées ne leur auroient alors opposé que d’impuissantes barrieres.

Pour leur résister il eût fallu armer les chrétiens du même esprit dont la loi de Mahomet animoit les musulmans, promettre le ciel et la palme

    de la nation avoient irrité le Très-Haut, et qu’on ne pourroit mettre fin à tant de malheurs que par le jeûne, les larmes, et la priere.

    Cette résolution prise, l’empereur ne considere aucune des ressources qui lui restoient encore après tant de désastres ; ressources qui se fussent d’abord présentées à son esprit, s’il avoit su que le courage n’étoit jamais que l’effet des passions ; que, depuis la destruction de la république, les Romains n’étant plus animés de l’amour de la patrie, c’étoit opposer de timides agneaux à des loups furieux, que de mettre des hommes sans passions aux mains avec des fanatiques.