Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

siere devant les aquilons, frémissoient eux-mêmes à l’aspect d’une secte de musulmans nommés les Safriens[1]. Échauffés, comme tous réformateurs, d’un orgueil plus féroce et d’une croyance plus ferme, ces sectaires voyoient d’une vue plus distincte les plaisirs célestes que l’espérance ne présentoit aux autres musulmans que

  1. Ces Safriens étoient si redoutés, qu’Adi, capitaine d’une grande réputation, ayant reçu ordre d’attaquer avec six cents hommes cent vingt de ces fanatiques qui s’étoient rassemblés dans le gouvernement d’un nommé Ben-Mervan, ce capitaine représenta qu’avide de la mort, chacun de ces sectaires pouvoit combattre avec avantage contre vingt Arabes ; et qu’ainsi l’inégalité du courage n’étant point dans cette occasion compensée par l’inégalité du nombre, il ne hasarderoit point un combat que la valeur déterminée de ces fanatiques rendoit si inégal.