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cellent traité de l’illustre chevalier Folard sur la tactique[1].

Ce furent les passions réunies de l’amour de la liberté et de la haine de l’esclavage qui, plus que l’habileté des ingénieurs, firent les célébres et opiniâtres défenses d’Abydos, de Sagunte, de Carthage, de Numance et de Rhodes.

Ce fut dans l’art d’exciter des passions qu’Alexandre surpassa presque tous les autres grands capitaines ; c’est à ce même art qu’il dut ces succès attribués tant de fois, par ceux auxquels on donne le nom de gens sensés,

  1. La discipline n’est, pour ainsi dire, que l’art d’inspirer aux soldats plus de peur de leurs officiers que des ennemis. Cette peur a souvent l’effet du courage ; mais elle ne tient pas devant la féroce et opiniâtre valeur d’un peuple animé par le fanatisme ou l’amour vif de la patrie.