Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/32

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qu’à l’abri sur le trône, et de la punition, et des traits de la satyre, un sultan n’a point de motif pour triompher d’une paresse dont la jouissance est si agréable à tous les hommes.

Il paroît donc que l’activité de l’esprit dépend de l’activité des passions. C’est aussi dans l’âge des passions, c’est-à-dire depuis vingt-cinq jusqu’à trente-cinq et quarante ans, qu’on est capable des plus grands efforts et de vertu et de génie. À cet âge les hommes nés pour le grand ont acquis une certaine quantité de connoissances, sans que leurs passions aient encore presque rien perdu de leur activité. Cet âge passé, les passions s’affoiblissent en nous ; et voilà le terme de la croissance de l’esprit : on n’acquiert plus alors d’idées nouvelles ; et, quelque supérieurs que soient dans la suite les ouvrages que l’on compose, on ne