Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

méchants, non que la loi qu’ils professent ne soit une loi d’amour et de charité, mais parceque les hommes le plus ordinairement portés à une dévotion austere sont apparemment des hommes mécontents de ce bas monde[1], qui ne peuvent espérer

  1. L’expérience prouve qu’en général les caracteres propres à se priver de certains plaisirs, et à saisir les maximes et les pratiques austeres d’une certaine dévotion, sont ordinairement des caracteres malheureux. C’est la seule maniere d’expliquer comment tant de sectaires ont pu allier à la sainteté et à la douceur des principes de la religion tant de méchanceté et d’intolérance ; intolérance prouvée par tant de massacres. Si la jeunesse, lorsqu’on ne s’oppose point à ses passions, est ordinairement plus humaine et plus généreuse que la vieillesse, c’est que les malheurs et les infirmités ne l’ont point encore endurcie. L’homme d’un ca-