Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cette vérité c’est le dégoût qu’on a pour l’estime[1], et la disette où l’on est de grands hommes dans les siecles où l’on ne décerne pas les plus grandes récompenses au mérite. Il semble qu’un homme capable d’acquérir de grands talents ou de grandes vertus passe un contrat tacite avec sa nation, par lequel il s’engage à s’illustrer par des talents et des actions utiles à ses concitoyens, pourvu que ses concitoyens reconnoissants, attentifs à le soulager dans ses peines, rassemblent près de lui tous les plaisirs.

C’est de la négligence ou de l’exac-

  1. On fait peu pour mériter l’estime dans les pays où l’estime est stérile ; mais, par-tout où l’estime procure de grands avantages, on court, comme Léonidas, défendre, avec trois cents Spartiates, le pas des Thermopyles.