Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/106

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sans avoir quelquefois avancé cet art dans une proportion plus grande que ne l’ont fait ceux qui l’ont précédé. Il ne suffit donc pas d’avoir du génie pour en avoir le titre.

Depuis les tragédies de la passion jusqu’aux poëtes Hardy et Rotrou, et jusqu’à la Mariamne de Tristan, le théâtre français acquiert successivement une infinité de degrés de perfection. Corneille naît dans un moment où la perfection qu’il ajoute à cet art doit faire époque ; Corneille est un génie[1].

  1. Ce n’est pas que la tragédie ne fût encore du temps de Corneille susceptible de nouvelles perfections. Racine a prouvé qu’on pouvoit écrire avec plus d’élégance ; Crébillon, qu’on pouvoit y porter plus de chaleur ; et Voltaire eût sans contredit fait voir qu’on pouvoit y mettre plus de pompe et de spectacle, si le théâtre,