Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur nombre seul, dit le chevalier Folard, seroient si redoutables s’ils faisoient quelques légers changements dans leur ordre de bataille, leur discipline, et leur armure ; s’ils quittoient le sabre pour la baïonnette, et qu’ils pussent enfin sortir de l’abrutissement où la superstition les retiendra toujours : tant leur religion, ajoute cet illustre auteur, est propre à éterniser la stupidité et l’incapacité de cette nation.

J’ai fait voir que les passions pouvoient, si je l’ose dire, s’exalter en nous jusqu’au prodige : vérité prouvée, et par le courage désespéré des Ismaélites, et par les méditations des Gymnosophistes, dont le noviciat ne s’achevoit qu’en trente-sept ans de retraite, d’étude, et de silence, et par les macérations barbares et continues des fakirs, et par la fureur vengeresse