Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/127

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rôle dans le monde ; elle expliquoit presque seule tous les phénomenes de la nature. C’étoit de l’urne sur laquelle s’appuyoit une naïade que sortoient les ruisseaux qui serpentoient dans les vallons ; les forêts et les plaines se couvroient de verdure par les soins des dryades et des napées ; les rochers détachés des montagnes étoient roulés dans les plaines par les orcades : c’étoient les puissances de l’air, sous les noms de génies ou de démons, qui déchaînoient les vents et amonceloient les orages sur les pays qu’elles vouloient ravager. Si dans l’Europe on n’abandonne plus à l’imagination l’explication des phénomenes de la physique ; si l’on n’en fait usage que pour jeter plus de clarté et d’agrément sur les principes des sciences, et qu’on attende de la seule expérience la révélation des secrets de la nature ; il ne