Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/130

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jusqu’à son origine. Après avoir longtemps parcouru les déserts immensurables de l’espace et de l’éternité, elle est enfin forcée de s’arrêter en un point : ce point marqué, le temps commence. L’air obscur, épais, et spiritueux, qui, selon le Taautus des Phéniciens, couvroit le vaste abyme, est affecté d’amour pour ses propres principes ; cet amour produit un mêlange, et ce mêlange reçoit le nom de desir ; ce desir conçoit le mud ou la corruption aqueuse ; cette corruption contient le germe de l’univers, et les semences de toutes les créatures. Des animaux intelligents, sous le nom de zophasémin ou de contemplateurs des cieux, reçoivent l’être ; le soleil luit ; les terres et les mers sont échauffées de ses rayons ; elles les réfléchissent, et en embrasent les airs : les vents soufflent, les nuages s’élevent,