Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/136

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nation sait que les plus grands tableaux, fussent-ils les moins corrects, sont les plus propres à faire impression ; qu’on préfere à la lumiere douce et pure des lampes allumées devant les autels les jets mêlés de feu, de cendre et de fumée, lancés par l’Etna.

S’agit-il d’un tableau voluptueux ? c’est Adonis que l’imagination conduit avec l’Albane au milieu d’un bocage : Vénus y paroît endormie sur des roses ; la déesse se réveille ; l’incarnat de la pudeur couvre ses joues, un voile léger dérobe une partie de ses beautés ; l’ardent Adonis les dévore ; il saisit la déesse, triomphe de sa résistance ; le voile est arraché d’une main impatiente, Vénus est nue, l’albâtre de son corps est exposé aux regards du desir : et c’est là que le tableau reste vaguement terminé, pour laisser aux caprices et aux