Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/141

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appelle le sentiment. Aussi n’entend-on par passion qu’une continuité de sentiments de même espece. La passion d’un homme pour une femme n’est que la durée de ses desirs et de ses sentiments pour cette même femme.

Cette définition donnée, pour distinguer ensuite les sentiments des sensations, et savoir quelles idées différentes on doit attacher à ces deux mots, qu’on emploie souvent l’un pour l’autre, il faut se rappeler qu’il est des passions de deux especes : les unes qui nous sont immédiatement données par la nature ; tels sont les desirs ou les besoins physiques de boire, manger, etc. : les autres qui, ne nous étant point immédiatement données par la nature, supposent l’établissement des sociétés, et ne sont proprement que des passions factices ; telles sont l’ambition, l’orgueil, la passion