Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/16

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rente qu’ils reçoivent, des circonstances diverses dans lesquelles ils se trouvent, enfin du peu d’habitude qu’ils ont de penser, de la haine qu’en con-

    voir dans le second discours, n’est point accordé au nombre, à la finesse, mais au choix heureux des idées qu’on présente au public ; et si le hasard, comme l’expérience le prouve, nous détermine à des études plus ou moins intéressantes, et choisit presque toujours pour nous les sujets que nous traitons ; ceux qui regardent l’esprit comme un don de la nature sont, dans cette supposition-là même, obligés de convenir que l’esprit est plutôt l’effet du hasard que de l’excellence de l’organisation ; et qu’on ne peut le regarder comme un pur don de la nature, à moins d’entendre par le mot nature l’enchaînement éternel et universel qui lie ensemble tous les évènements du monde, et dans lequel l’idée même du hasard se trouve comprise.