Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/168

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ments, on donne pareillement le nom de fin à ce qu’on n’apperçoit point sans quelques efforts d’esprit et sans une grande attention.

L’avare de Moliere soupçonne son valet de l’avoir volé ; il le fouille, et, ne trouvant rien dans ses poches, il lui dit : « Rends-moi, sans te fouiller, ce que tu m’as volé ». Ce mot d’Harpagon est fin ; il est dans le caractere d’un avare ; mais il étoit difficile de l’y découvrir.

Dans l’opéra d’Isis, lorsque la nymphe Io, pour calmer les plaintes d’Hiérax, lui dit : Vos rivaux sont-ils mieux traités que vous ? Hiérax lui répond :

Le mal de mes rivaux n’égale pas ma peine.
La douce illusion d’une espérance vaine
Ne les fait point tomber du faîte du bonheur :
Aucun d’eux, comme moi, n’a perdu votre cœur ;
Comme eux, à votre humeur sévere
Je ne suis point accoutumé.
Quel tourment de cesser de plaire,
Lorsqu’on a fait l’essai du plaisir d’être aimé !