Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/177

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rendue par une expression ou une image frappante, peut faire sur nous une impression assez forte. M. l’abbé Cartaut, par exemple, comparant Virgile à Lucain : « Virgile, dit-il, n’est qu’un prêtre élevé au milieu des grimaces du temple ; le caractere pleureur, hypocrite, et dévot, de son héros déshonore le poëte ; son enthousiasme semble ne s’échauffer qu’à la lueur des lampes suspendues devant les autels, et l’enthousiasme audacieux de Lucain s’allumer au feu de la foudre ». Ce qui nous frappe vivement est donc ce qu’on désigne par l’épithete de fort. Or le grand et le fort ont cela de commun, qu’ils font sur nous une impression vive ; aussi les a-t-on souvent confondus.

Pour fixer nettement les idées différentes qu’on doit se former du grand