Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/182

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et de trois ou quatre coudées en hauteur, pouvoient entasser Ossa sur Pélion ; Alexandre n’est plus qu’une marionnette plaisante, et sa fureur n’est que ridicule.

Mais si le fort est toujours grand, le grand n’est pas toujours fort. Une décoration ou du temple du Destin ou des fêtes du Ciel peut être grande, majestueuse, et même sublime ; mais elle nous affectera moins fortement qu’une décoration du Tartare. Le tableau de la gloire des saints est moins fait pour étonner l’imagination que le jugement dernier de Michel-Ange.

Le fort est donc le produit du grand

    César qui dit de lui, veni, vidi, vici, et dont les conquêtes étoient si rapides, lui paroîtroit se traîner sur la terre avec la lenteur d’une étoile de mer ou d’un limaçon.