Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/184

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maintenant si, dans les tableaux dramatiques et la peinture des passions, on ne retrouveroit pas la même différence entre ces deux genres d’esprit.

Dans le genre tragique, on donne le nom de fort à toute passion, à tout sentiment qui nous affecte très vivement, c’est-à-dire à tous ceux dont le spectateur peut être le jouet ou la victime.

Personne n’est à l’abri des coups de la vengeance et de la jalousie. La scene d’Atrée qui présente à son frere Thyeste une coupe remplie du sang de son fils, les fureurs de Rhadamiste qui, pour soustraire les charmes de Zénobie aux regards avides du vainqueur, la traîne sanglante dans l’Araxe, offrent donc aux regards des particuliers deux tableaux plus effrayants que celui d’un ambitieux qui s’assied sur le trône de son maître.