Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/187

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Cette identification est, si je l’ose dire, d’autant plus parfaite, et nous nous intéressons d’autant plus vivement au sort heureux ou malheureux d’un grand homme, que ce grand homme nous paroît plus estimable, c’est-à-dire, que ses idées et ses sentiments sont plus analogues aux nôtres. Chacun reconnoît avec plaisir dans un héros les sentiments dont il est lui-même affecté. Ce plaisir est d’autant plus vif que ce héros joue un plus grand rôle sur la terre ; qu’il a, comme les Annibal, les Sylla, les Sertorius, et les César, à triompher d’un peuple dont le destin fait celui de l’univers. Les objets nous frappent toujours en proportion de leur grandeur. Qu’on présente au théâtre la conjuration de Gênes et celle de Rome ; qu’on trace d’une main également hardie les caracteres du comte