Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/245

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vieux méchant lui paroît aussi ridicule qu’un vieux charmant ; que, parmi les gens du monde, ceux qui sont faits pour le grand se dégoûtent bien-tôt de ce ton moqueur en horreur aux autres nations[1]. Abandonnez-le donc aux hommes bornés : pour eux la médisance est un besoin. Ennemis nés des esprits supérieurs, et jaloux d’une estime qu’on leur refuse, ils savent que, semblables à ces plantes viles qui ne germent et ne croissent

  1. Ce n’est qu’en France, et dans la bonne compagnie, qu’on cite comme homme d’esprit l’homme à qui l’on refuse le sens commun. Aussi l’étranger, toujours prêt à nous enlever un grand général, un écrivain illustre, un célebre artiste, un habile manufacturier, ne nous enlevera-t-il jamais un homme du bon ton. Or quel esprit que celui dont aucune nation ne veut !