Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/252

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c’est cependant de ces ressemblances que part l’envie pour accuser journellement de plagiat les hommes illustres nos contemporains[1]. Lorsqu’elle déclame contre les plagiaires, c’est, dit-elle, pour punir les larcins littéraires, et venger le public. Mais,

  1. Sous le nom d’amour, Hésiode, par exemple, nous donne à-peu-près l’idée de l’attraction ; mais dans ce poëte ce n’étoit qu’une idée vague : elle est, au contraire, dans Newton le résultat de combinaisons et de calculs nouveaux ; Newton en est donc l’inventeur. Ce que je dis de Newton je le dis également de Locke. Lorsqu’Aristote a dit, Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu, il n’attachoit certainement pas à cet axiome les mêmes idées que M. Locke. Cette idée n’étoit tout au plus dans le philosophe grec que l’appercevance d’une découverte à faire, et dont l’honneur appartient en entier au philo-