Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/4

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la mort, se précipiter, les uns sur la pointe des poignards et des rochers, et les autres dans les abymes de la mer. On ne leur propose cependant point d’autre récompense que les plaisirs célestes promis à tous les musulmans ; mais la possession leur en paroît plus assurée. En conséquence, le desir d’en jouir se fait plus vivement sentir en eux, et leurs efforts pour les mériter sont plus grands.

Nulle autre part que dans l’Abyssinie on n’employoit autant de soin et d’art pour affermir la croyance de ces aveugles et zélés exécuteurs des volontés du prince. Les victimes destinées à cet emploi ne recevoient et n’auroient reçu nulle part une éducation si propre à former des fanatiques. Transportés dès l’âge le plus tendre dans un endroit écarté, désert et sauvage, du serrail, c’est là qu’on égaroit