Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/58

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d’appercevoir que la différence extérieure qu’on remarque, par exemple, dans la physionomie du Chinois et du Suédois ne peut avoir aucune influence sur leur esprit, et que, si toutes nos idées, comme l’a démontré M. Locke, nous viennent par les sens, les septentrionaux n’ayant point un plus grand nombre de sens que les orientaux, tous par consé-

    bite inspire presque toujours à ceux qui naissent dans l’indigence. On n’entendra point sortir de sa bouche cette belle réponse que, dans un cas pareil, fit un seigneur anglais à ceux qui l’accusoient de trop de bonté : « Si je voulois plus de respect de mes vassaux, je sais comme vous que la misere a la voix humble et timide ; mais je veux leur bonheur, et je rends graces au ciel, puisque leur insolence m’assure maintenant qu’ils sont plus riches et plus heureux. »