Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/68

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À quoi donc attribuer la disette d’orateurs où se trouverent alors les Romains, si ce n’est à des causes morales, c’est-à-dire aux changements arrivés dans la forme de leur gouvernement ? Qui doute qu’en forçant les

    regne. « Seigneur, lui dit le président, songez que nous rendons un compte exact des vices et des vertus des souverains ; que nous cesserions d’être libres si vous persistiez dans votre demande ». — « Eh quoi ! lui répondit l’empereur, vous qui me devez ce que vous êtes, vous qui m’étiez si attaché, voudriez-vos instruire la postérité de mes fautes, si j’en commettois ? » — « Il ne seroit pas, reprit le président, en mon pouvoir de les cacher. Ce seroit avec douleur que je les écrirois ; mais tel est le devoir de mon emploi, qu’il m’oblige même d’instruire la postérité de la conversation que vous avez aujourd’hui avec moi. »