Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/90

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ment entre d’autres corps, perd en les heurtant toute la force qu’il leur communique.

Ce sont les causes morales qui nous donnent l’explication de tous les divers phénomenes de l’esprit, et qui nous apprennent que, semblable aux parties de feu qui, renfermées dans la poudre, y restent sans action si nulle étincelle ne les développe, l’esprit reste sans action s’il n’est mis en mouvement par les passions ; que ce sont les passions qui d’un stupide font souvent un homme d’esprit, et que nous devons tout à l’éducation.

Si, comme on le prétend, le génie, par exemple, étoit un don de la nature, parmi les gens chargés de certains emplois, ou parmi ceux qui naissent ou qui ont long-temps vécu dans la province, pourquoi n’en seroit-il aucun qui excellât dans les arts