Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/95

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meilleure ou moins bonne qu’ils reçoivent, et du desir plus ou moins vif qu’ils ont de se distinguer, et enfin des idées plus ou moins grandes ou fécondes dont ils font l’objet de leurs méditations.

L’homme de génie n’est donc que le produit des circonstances dans lesquelles cet homme s’est trouvé[1].

  1. L’opinion que j’avance, consolante pour la vanité de la plupart des hommes, en devroit être favorablement accueillie. Selon mes principes, ce n’est point à la cause humiliante d’une organisation moins parfaite qu’ils doivent attribuer la médiocrité de leur esprit, mais à l’éducation qu’ils ont reçue, ainsi qu’aux circonstances dans lesquelles ils se sont trouvés. Tout homme médiocre, conformément à mes principes, est en droit de penser que, s’il eût été plus favorisé de la fortune, s’il fût né dans un certain siecle, un certain pays, il eût été lui-même sem-