Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/108

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qu’aux idées neuves et générales qui constatent notre supériorité. Tout grand physicien, tout grand chymiste auroit donc pu devenir grand géometre, grand astronome, grand politique, et primer enfin dans toutes les sciences. Ce fait posé, l’on conclura sans doute que c’est la trop courte durée de la vie humaine qui force les esprits supérieurs à se renfermer dans un seul genre.

Il faut cependant convenir qu’il est des talents et des qualités qu’on ne possede qu’à l’exclusion de quelques autres. Parmi les hommes, les uns sont sensibles à la passion de la gloire, et ne sont susceptibles d’aucune autre espece de passions : ceux-là peuvent exceller dans la physique, dans la jurisprudence, la géométrie, enfin dans toutes les sciences où il ne s’agit que de comparer des idées entre elles ;