Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/125

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eux qui, me dérobant la connoissance des affaires de l’empire, ont creusé l’abyme où je tombe. De quel front oserai-je paroître devant mes ancêtres ? Comment soutenir leurs reproches ? Ô vous qui me réduisez à cet état affreux, prenez mon corps, mettez-le en pieces, j’y consens ; mais épargnez mon pauvre peuple : il est innocent, et déjà assez malheureux de m’avoir eu si long-temps pour maître ». Mille traits pareils, répandus dans toutes les histoires, prouvent que la mollesse commande à presque tous ceux qui naissent armés du pouvoir arbitraire. L’atmosphere répandue autour des trônes despotiques et des souverains qui s’y asseyent semble remplie d’une vapeur léthargique qui saisit toutes les facultés de leur ame. Aussi ne compte-t-on guere parmi les